LE VILLAGE
Loubressac est un village rural appartenant à la commune de Mazerolles. Il se trouve à son extrémité nord, entre la RN 147, le Goberté et la Vienne. Il regroupe en 2019, une cinquantaine d'habitants.
Jusque dans les années 60 et 70, le village ne comptait qu'une vingtaine de maisons et de fermes. La vie y était bien différente.

Avant que le hameau ne soit raccordé au réseau d'eau, il fallait se ravitailler aux différents puits du villages, privés ou communaux. Il en reste aujourd'hui encore 7. Ils sont souvent de forme circulaire, couverts d'un petit toit de tôle.
Le village ne possède pas de lavoir, les femmes devaient donc se rendre au ruisseau le Goberté ou sur les rives de la Vienne pour tremper, taper, laver le linge.
Après la Révolution et l'abolition des privilèges, les habitants et les villages se dotent de fours à pain. On en compte plusieurs à Loubressac.
Dans les petits villages, les bâtiments traditionnels usuels comme les lavoirs, les fours à pain ou les puits, constituent également l'histoire du village au travers des pratiques et savoirs faire souvent perdus, et toute la vie sociale qui se tissait autour. A Loubressac, c'est sous le petit toit du four à pain au centre du village, que se réunissaient les femmes pour discuter et échanger des nouvelles des alentours.
Les lignes téléphoniques ne sont apparut que dans les années 60. Le téléphone public a été posé chez une habitante du village. Il fallait donc se rendre chez elle pour téléphoner.
Chaque ferme possède au moins une étable pour les vaches, des petits toits pour les cochons, un poulailler, des cages à lapins ; parfois des chevaux, des chèvres, des moutons. Les animaux apportent : viande, lait, fromages, œufs.
Chacun cultive également un potager pour les légumes, des champs pour les animaux, le blé, le foin, etc. Des pieds de vigne pour le vin. Certains possèdent aussi des ruches pour récolter du miel.
Les plus riches paysans disposent d'un four à pain.
On profite aussi de la chasse (lièvres, perdrix, faisans, sangliers, etc.) et de la pêche (crevettes de rivières, carpes, etc.) pour se nourrir.
Chaque famille peut vivre pratiquement en autarcie, étant en mesure de subsister à ses propres besoins.
Cependant, au début du siècle dernier, il existait encore quelques commerces à Loubressac : une boucherie à l'actuel 25 rue de la chapelle; une épicerie et une auberge "à l'oche melée" au 14 et 16 rue de la chapelle, et un estaminet à l'entrée du village.
Après leur disparition, ces commerces on été remplacés par des commerçants ambulants qui passaient régulièrement dans les villages jusque dans les années 80 : laitier, épicier, boucher, boulanger, marchand de "guenilles" (vêtements).
Lorsqu'il manquait quelque chose, on se rendait à pied à la foire de Lussac tous les premiers jeudis du mois où dans les plus grosses communes avoisinantes pour réaliser des achats de vêtements, chaussures, sabots, bêtes, matériels agricoles ou fournitures scolaires, mercerie, etc.
Tous les trajets s'effectuaient à pieds, à bicyclette ou en charrette. Pour les trajets les plus longs, il existe depuis les années 1860, la ligne de chemin de fer entre Poitiers et Limoges, qui desservait jusque dans les années 1980, chaque petit village. Puis progressivement dans les années 1940 à 1960, des lignes de bus se mettent en place, pour desservir les communes les plus importantes en direction de Poitiers.
Les rues n'étaient pas goudronnées, il ne s'agissait que de simples chemins de terres. Aux angles des rues et des maisons on trouve encore des chasses-roues. Cela permettait de protéger les angles des maisons des roues des charrettes.

Un exemplaire du papier à lettre commercial de "l'épicerie, mercerie et œufs" tenue par François Gabriel dans la cours de la ferme au début du XXe siècle. C'est sa mère qui au XIXe siècle tenait l'auberge "à l'oche melée" dans le corps de logis principal.


Rue de la chapelle, rue principale.
Témoignages de Moisette Maupin, née le 11 février 1943 à Loubressac.
Les habitants étaient très solidaires. Toutes les fermes s'entraidaient lors des moissons ou des vendanges. C'était l'occasion de faire la fête, de recevoir, de boire un coup, de danser sur un air d'accordéon.
On se réunissait régulièrement pour faire des veillées, tuer le cochons, ou trier les noix.
